Danielle Lecomte : « J’ai toujours eu de très bons contact avec les familles où j’allais… C’est un beau métier ! »
Après 37 années à l’OAFL, elle a pris sa pension en 2017. Danielle ne s’ennuie jamais : elle roule à vélo, s’occupe de ses petits-enfants, réalise des maniques colorées au crochet, cultive fleurs et légumes… Et continue d’embellir la vie des aînés à Gouvy.
Quelles activités faites-vous au Petit Château ?
On est une équipe de bénévoles. Chaque mardi, avec une aide familiale de l’OAFL, on prépare le repas de midi et une collation pour les aînés. Hier, on était 18. Les plus âgés ont 92 ans. On s’amuse vraiment bien. On cuisine tout : potage, repas, dessert. Une fois par mois, on fête les anniversaires avec un gros gâteau. Les personnes âgées sont contentes et mangent avec appétit. Après le diner, on discute, on joue aux cartes ou à des jeux de société. C’est très agréable.
Pourquoi avoir choisi de devenir aide familiale à l’OAFL ?
En 1979, je me suis lancée là-dedans sans trop savoir. J’avais deux jeunes enfant de 5 et 6 ans. Je voulais un travail pour pouvoir m’occuper de mes enfants, sans pause, sans travailler le week-end. J’ai suivi une formation pendant 11 mois, 2 mois de stage à l’hôpital à Vielsalm. Ça m’a plu. Je ne regrette pas d’avoir fait ce métier.
Lorsque vous étiez aide familiale, que préfériez-vous dans votre travail ?
L’accueil et le contact avec les personnes. Quand on arrive, les gens sont accueillants, toujours contents de vous revoir. Ce qu’ils aiment, c’est voir la même personne toutes les semaines. Ils ont leurs habitudes.
Certains font des cadeaux. Comme dans cette famille nombreuse, avec un budget serré. Chaque fois que j’y allais, il y avait un boulot monstre, beaucoup de bazar. La maman était gentille comme tout. Quand je partais, il fallait toujours qu’elle me donne une salade, des tomates, des oeufs… Elle s’offusquait si je refusais. Elle était contente de me donner quelque chose ; c’était sa manière d’exprimer sa reconnaissance.
Une histoire touchante à partager…
Un jour, je vais chez une dame qui vit dans une maison immense. Je lui demande : « Qu’est-ce qu’on va faire aujourd’hui ? » Elle me répond : « Rien. Tu vas m’écouter et on va aller se promener. » Et moi : « Vous êtes sûre ? » Elle rétorque : « Oui, c’est moi qui paie. » J’allais toute les semaines chez elle. Elle était très intelligente et cultivée. Elle aimait les fleurs. On allait au magasin. Je portais son panier de courses car elle avait une canne. Elle lisait beaucoup et on parlait de tout. Elle était heureuse. Elle m’avait même proposé de partir en vacances avec elle.
Une leçon de vie que vous avez apprise en aidant les autres :
Il faut profiter de la vie tant que l’on est en bonne santé. S’occuper de ses enfants, des animaux, du jardin, voir ses amis… Ce n’est pas une question d’argent, ce sont les choses simples qui rendent heureux.
Qu’est-ce que les bénéficiaires vous ont apporté ?
Ils m’ont appris des trucs pour cuisiner. J’arrive chez une dame qui me dit : « On va faire de la rhubarbe. » Je commence à enlever la peau des bâtons rouges, elle m’arrête : « Qu’est-ce que tu fais ? On n’enlève pas la peau, on la mange ! » Ensuite, elle délayait dans une petite casserole un peu de pudding pour lier la rhubarbe. Maintenant, je fais comme ça aussi.
Qu’est-ce qui vous a permis de rester passionnée par votre travail durant toutes ces années ?
J’aimais bien ce que je faisais, le travail, les contacts, ça me plaisait. Tout me convenait : les horaires, l’ambiance avec les collègues, tout était bien organisé. Et puis, on pouvait prendre nos vacances quand on voulait. C’est génial ça.
Si vous deviez résumer vos 37 années à l’OAFL ?
Je suis fière d’avoir fait ce métier-là parce que j’ai aidé des tas de personnes à se sentir mieux chez elles et à rester chez elles surtout.
Une leçon de vie que vous avez apprise en aidant les autres :
Il faut profiter de la vie tant que l’on est en bonne santé. S’occuper de ses enfants, des animaux, du jardin, voir ses amis… Ce n’est pas une question d’argent, ce sont les choses simples qui rendent heureux.
L’OAFL en 3 mots :
L’aide qu’on apporte aux bénéficiaires. Si ils nous demandent, c’est qu’ils ne savent plus le faire eux-mêmes. Ils ont besoin de nous. Si on n’est pas là pour les aider, ils sont obligés d’aller en maison de repos.
Le soutien aux personnes. Certaines personnes sont parfois découragées, déprimées, très seules. On leur offre un soutien moral. En leur parlant et en les écoutant. Elles nous font confiance. On voit que ça leur fait du bien de parler.
L’accueil que l’on reçoit des bénéficiaires.
Vous-même, vous avez fait appel à l’OAFL…
Depuis mon opération, une aide familiale vient tous les 15 jours. Certaines sont des anciennes collègues. On papote. Je suis contente de les voir.
Pour son 65ème anniversaire, que souhaitez-vous à l’OAFL ?
Une bonne continuation dans le service, une bonne entente, que tout se passe bien.