Françoise Demoustier – Interview

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Françoise Demoustier : « Je ne pensais pas être si épanouie dans mon travail ! »

Certains bénéficiaires l’appellent « mon petit rayon de soleil ». Bonne vivante, la tête sur les épaules, Françoise est mère de 2 garçons. Elle a rejoint l’OAFL en 2023, après avoir été aide-soignante pendant 15 ans dans une maison de repos. Le métier d’aide familiale est, pour elle, un véritable coup de cœur.

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Pourquoi avoir quitté votre emploi à la maison de repos ?

À cause du manque d’humanité. Pourtant, c’était toute ma vie, la maison de repos ! Mais la période Covid a été une épreuve ; beaucoup de collègues sont partis. On n’était plus que 3 pour s’occuper de 100 personnes, soit 10 minutes par résident. On n’avait plus le temps pour rien. C’était devenu trop difficile. J’ai donné ma démission sans savoir ce que j’allais faire.

Vous avez alors postulé à l’OAFL

Une ancienne collègue qui l’avait intégré m’a parlé de l’OAFL. On a parfois une mauvaise image de l’aide familiale. Certains pensent que l’on va chez les gens, qu’on nettoie et c’est tout. Mais c’est pas ça du tout ! En réalité, on fait tout pour que les personnes puissent rester chez elles. On se sent utile. Je ne m’attendais pas à avoir un tel coup de cœur pour ce que je fais.

Pour vous, aide familiale, c’est… ?

  • L’humanité : parce qu’on nous donne la possibilité de faire attention aux gens et à leur environnement
  • La complicité : même si on doit mettre des barrières, on crée un lien très fort avec les bénéficiaires
  • C’est génial ! : j’ai trouvé ma place dans ce métier.

Qu’aimez-vous dans ce métier ?

Les bénéficiaires ont besoin de nous pour se lever, se laver, se coucher, pour leurs repas, leurs déplacements, leurs courses,… Globalement, on se sent utile.

Tout est bien varié. On est une source de motivation pour les gens. Certains font même le ménage ou la cuisine avec nous ! On marche, on discute avec eux. C’est vraiment l’ensemble que j’aime. Je ne pensais pas être si épanouie dans mon travail ! Parfois, il y a des journées plus difficiles, mais dans l’ensemble ça se passe bien. Le matin, c’est gai de se lever et de se dire qu’on va passer une bonne journée.

Et puis, on a des supérieurs au top, on reçoit une telle reconnaissance, je n’ai jamais connu ça. Si on a un souci dans une famille, Angélique, notre assistante sociale, est hyper à l’écoute; elle arrange toujours les choses. L’OAFL veille vraiment au bien-être du personnel. Ça, c’est fort important. On est bien soutenu.

Quelles sont les difficultés ?

Il y a des gens qui ont problèmes psychologiques et qui demandent beaucoup d’énergie. Certains bénéficiaires sont fort seuls. On est parfois leur seule visite. Ma seule crainte, c’est d’arriver chez ceux chez qui on ne va pas souvent et que la personne ait eu un problème cardiaque ou un souci de santé. J’essaie de ne pas y penser.

Quelle relation nouez-vous avec les bénéficiaires ?

C’est vraiment une fierté de pouvoir les maintenir à domicile le plus longtemps possible ; ils sont vraiment reconnaissants. Nous sommes accueillies comme des petits-enfants chez les bénéficiaires plus âgés ou comme des copines chez les plus jeunes.

Une dame chez qui je vais souvent me raconte des histoires avec son mari, elle me montre ses albums photos. Certains bénéficiaires me parlent de la guerre. Ce sont les derniers qui peuvent en témoigner, je trouve ça très important.
On partage des petites choses de la vie de tous les jours. Une dame m’a dit de passer les feuilles du journal sur les fenêtres. J’ai essayé. Peut-être que la qualité du papier journal a changé parce que ça n’a pas fonctionné : il y avait des traces noires sur la fenêtre ! 😀

Une autre m’a conseillé de mettre de pièces de monnaie rouges pour éloigner les fourmis. Et ça marche ! C’est très enrichissant.

Quelles autres activités faites-vous avec eux ?

Lorsqu’il fait mauvais et qu’on ne peut pas aller marcher, on joue aux cartes, on fait des mots croisés. J’apporte des jeux de société et on joue ensemble. Les bénéficiaires ont l’air d’apprécier. Ça les fait réfléchir. Il y a un monsieur qui perd la mémoire. Pourtant, quand je pose le UNO devant lui, il se souvient très bien des règles et il gagne.

L’OAFL en 3 mots :

La confiance : Dans les 2 sens : les responsables de l’OAFL nous font confiance et on se sent en confiance avec eux.
L’encadrement : Nous, on prend soin des bénéficiaires et l’OAFL prend soin de nous et des bénéficiaires. On est comme dans un grand cocon.
La convivialité : Même les réunions avec les collègues, c’est joyeux, c’est chouette. C’est familial. L’entreprise est conviviale. Tout y est agréable. On s’y sent bien, à l’aise.

Que souhaitez-vous à l’OAFL pour son 65ème anniversaire ?

De rester comme ils sont ! De garder cette belle dynamique. Ils sont hyper sympathiques, tous.